«Mélodie Lesueur, comment avez-vous construit cette victoire ?
Je n'étais pas partie pour gagner. Je ne me plaçais pas du tout parmi les favorites de la course. J'ai vu Nadia (Triquet-Claude) partir. Elle était toute seule devant, j'y suis allée. On est parties ensemble et on a vite pris de l'avance. Elle a décramponné dans la bosse. J'ai pensé à l'attendre mais j'ai fait ma course. J'ai donné tout ce que je pouvais mais j'avais des crampes partout dans les deux derniers tours. Je n'ai pas assez bu sans doute.
Quand avez-vous cru au titre ?
A 200 mètres de la ligne (sourire). Je n'arrivais pas à y penser. J'étais à fond tout le temps. A deux kilomètres de la ligne, je n'y croyais pas. Je ne pouvais pas me lever. J'ai du mal à réaliser ce que j'ai fait.
Comment conciliez-vous votre vie professionnelle et l'entraînement ?
Je travaille 35 heures par semaine dans une usine de soudure. Je travaille en 2 x 8, une fois le matin, une fois l'après-midi, ce qui me laisse du temps pour m'entraîner. Mais j'essaie aussi de me reposer, comme il y a la fatigue du travail. Surtout quand il faut se lever à 4 heures du matin pour travailler.
Est-ce un choix de votre part ?
L'an dernier, je ne faisais que du vélo. Mais ça n'allait pas dans la tête. J'ai pris la responsabilité de travailler. J'ai de la chance. Je suis intérimaire. Ils me laissent partir sur les compétitions. Chez certains, ce serait la porte...
Allez-vous changer vos objectifs sportifs désormais ?
Maintenant, il va y avoir tous les Tours qui s'enchaînent, le Tour du Limousin qui fait partie de mes objectifs, puis la Route de France. Depuis le début de l'année, j'ai beaucoup assumé. J'ai bien travaillé. Aujourd'hui, c'est à moi que ça a souri mais cela aurait pu sourire à une autre fille. » - Recueilli par A. T.-C., à Chantonnay.